5 leçons de vie apprises en me maquillant

5 leçons de vie apprises en me maquillant

Le 31 janvier, Buffy Mars parlait de son rapport au maquillage. Je ne commente pas beaucoup mais j’en ai ressenti le besoin. J’ai laissé décanter. A l’époque, j’avais écrit ceci.

J’associe le maquillage (et les soins pour la peau) à « prendre soin de moi ». Et je crois que ça me déprime moins que la junk food (consolatrice sur le moment, dévastatrice pour mon moral à moyen terme) comme réconfort. La cerise sur le gâteau : ça me permet de faire des petites expériences. […]
Porter du maquillage, c’est aussi accepter mon côté « fille », et me dire que ça ne sert à rien de copier les codes de la virilité en espérant que ça me rend crédible et/ou légitime. […]
J’ai commencé un travail sur moi-même tout doucement pour lâcher-prise avec mes complexes. L’envie de me maquiller disparaîtra peut-être. En attendant, ça m’amuse donc je continue.

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Je tenais l’idée des bienfaits du maquillage. Qu’il m’aidait à m’accepter et gardait un côté récréatif. Pour autant, il est difficile de rester objectif et d’être dans une démarche d’acceptation de soi. Aujourd’hui, je vous livre le fruit de ces réflexions au travers des 5 leçons de vie que le maquillage m’a appris.

Savoir pourquoi on fait les choses

J’essaie d’avoir une relation saine avec le maquillage. Je parle bien d’essayer, car j’ai l’impression que c’est une tâche ardue.

Je ne voudrais pas me maquiller pour les mauvaises raisons. Les mauvaises raisons pour moi, parce qu’elles m’enferment dans une spirale négative : pour me cacher, pour me rendre plus présentable aux yeux du monde, parce que ça me semblerait être la seule solution pour être plus acceptée par les autres. En d’autres termes, parce que je ne serais pas assez bien en tant que personne sans ça et qu’on s’en rendrait compte.

Il y a des occasions où je cède encore. Parce que je vais rencontrer de nouvelles personnes, que j’ai peur de n’avoir rien à dire et que je voudrais me présenter sous mon meilleur jour. Parce que je vais voir des gens qui projettent leurs angoisses sur moi, me trouvent pâle, fatiguée ou trop mince, et qu’en ajoutant de la couleur j’aurais peut-être grâce à leurs yeux et je corrigerais ce qu’ils voient avec un prisme déformé.

Dans ces cas, je suis stressée. Et je m’y prends mal. J’utilise du scotch pour faire tenir deux pans de mur fissurés. Ca ne marche pas. Je me retrouve à rajouter plus de choses, par exemple plus de crayon à sourcils pour corriger une ligne broussailleuse ou plus de fond de teint pour un teint brouillé.

Dans ces cas, clairement, je ne m’aime pas.

Faire les choses bien et dans de bonnes conditions

J’ai deux miroirs. Un placé dans ma salle de bain, à hauteur du visage. Un autre placé dans la cuisine. Les deux pièces possèdent des fenêtres et un éclairage pas trop loin des miroirs.

Quand je me regarde dans le miroir de la salle de bain, je me trouve hideuse. Mon teint forme un tableau pointilliste peu engageant, on ne voit que de l’acné ou des poils sur mon visage. Mes traits sont disgracieux. Mes sourcils n’ont pas de forme. J’ai la frange perpétuellement grasse. Quand je commence à me maquiller pour chasser tout ça, les choses ne s’arrangent pas. J’ai le teint trop orange, avec ce rouge à lèvres rosé c’est vraiment vilain.

Quand je me regarde dans l’autre miroir, les choses s’améliorent. Mes cheveux ont un beau volume. J’ai un joli visage, de grands yeux, mes lunettes me vont bien.

Demander de l’aide

Mon affection pour le maquillage a toujours été entre deux extrêmes. Entre les copines qui maîtrisent tout de l’eyeliner et sont capables de se lancer dans le contouring avec la détermination d’un alpiniste. Et celles qui, comme je l’ai fait à une époque, rejettent totalement le maquillage en ce qu’il est un truc de filles inintéressant.

J’ai tâtonné. Je ne maîtrise pas l’oeil de biche, le contouring, je ne sais pas ce qu’est un sérum et en essayant de lutter contre la surpopulation des produits dans ma salle de bain, je n’ai pas envie de le savoir.

Pourtant, je me suis laissée tenter à l’occasion d’un salon. Une école de maquillage proposait des mise en beauté gratuites. On a tout fait dans le désordre car petit à petit, je me laissais tenter par un autre essai. Ca m’a fait du bien qu’on s’occupe de moi, ça m’a fait du bien qu’on s’adapte à moi et mes souhaits au lieu d’essayer de m’adapter moi en calquant un tuto.

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J’avais beaucoup de préjugés et d’interdits. Je pensais que le violet ou le prune me donnerait l’air d’avoir l’oeil au beurre noir. Je croyais que je ne savais pas me maquiller alors qu’il me manquait surtout des gestes techniques et de la pratique, comme les vibrations pour appliquer du blush ( = des vaguelettes). Je croyais que c’était pas si mal de se maquiller aux doigts ou au beauty blender alors que dans mon cas, les pinceaux sont bien plus appropriés (c’est pas comme si je peignais depuis des années et que je me rendais compte avant ça que j’aimais beaucoup ce côté peinture dans le maquillage).

Me remettre en question

Quand je suis devenue végétarienne, on m’a vite parlé des tests sur les animaux, surtout dans le domaine du maquillage. J’étais un peu naïve avant ça : on devait bien tester ces produits, n’est-ce pas ? En vérité, non. D’autres articles en ont bien parlé en détail.

Avec mes envies d’être plus respectueuse, mon petit budget et l’envie d’en finir avec les très nombreux produits qui s’entassaient dans ma salle de bain, ce serait un choix ardu. J’ai fait mes essais en montant en gamme, avec des produits dont je n’attendais pas grand-chose, comme la durée de vie d’un eye liner pinceau, la tenue d’un fard à paupières. Je me suis renseignée.

Aujourd’hui, je pense avoir presque trouvé ma routine nettoyage de peau. Avec mon éponge konjac et de l’huile pour le visage, des produits plus simples qui m’ont apporté une vraie amélioration.

Je suis encore en recherche pour les produits que je mets sur ma peau, comment je les applique, comment j’arrange mes couleurs. C’est pas grave, c’est pas spécialement extraordinaire, c’est un processus en cours.

M’écouter

Parce que contrairement à ce que sous-entendait ce professeur de sport au lycée, non, ça n’est pas mal de s’écouter.

Ca n’est pas mal de me faire passer avant les autres en décidant que si je n’ai pas envie de me maquiller et que j’avais prévu de sortir comme ça, j’ai le droit de ne rien mettre sur mon visage.

Ca n’est pas mal de décider, au contraire, de revêtir mon maquillage comme une peinture de guerre pour affronter le monde extérieur en me sentant fière de moi et en me mettant dans le mood, si je suis plus fragile un jour qu’un autre.

Ca n’est pas mal d’être girly avec des gens qui ne le sont pas du tout, et ça ne leur donne pas le droit de me trouver superficielle. Que si les vendeurs du magasin geek / marginal ne me demandent pas si j’ai la carte fidélité, c’est bête de leur part de ne pas y penser sous prétexte que je suis pomponnée et que je ne ressemble pas aux autres clients ce jour-là.

Ca n’est pas mal de parler de maquillage avec mon mec, de lui montrer mes essais, et de décider que si ça ne lui plaît pas mais que je suis quand même contente d’un look, je sortirai avec et puis tant pis.

Parce que je ne vais pas avoir honte de mon visage, de mon air un peu jeune, de la forme de mon nez. Je ne peux pas changer ces choses, et ce serait avoir bien peu d’empathie que de les retenir contre moi.

CHIBIRD

Le pire, dans toutes ces petites névroses ?  Une bonne partie d’entre eux reste bienveillante. Une plus grosse partie encore (d’après mon pifomètre) s’en fiche. Je suis la seule à me juger aussi durement, et je commence tout doucement à prendre du recul là-dessus.

6 réflexions sur “5 leçons de vie apprises en me maquillant

  1. J’ai beaucoup aimé ton article ! Le maquillage, c’est toute une histoire pour moi… Impossible de sortir de chez moi le visage à nu (hormis pour aller acheter le pain ou les jours de graaaaaaaande flemme). J’ai 31 piges mais une peau d’ado toute pourrie, et le teint blafard d’un zombie.

    Alors ma routine maquillage, c’est un marathon chaque matin: nettoyage de peau + tonique + crème anti-boutons Avène. Puis c’est parti pour le tartinage: base-qui-resserre-les-pores-et-floutent-les-imperfections, puis fond de teint léger Clinique + poudre libre + terracotta spéciale peau clair. Et on attaque les yeux avec une combinaison de 2 ou fards puis 2 bonnes couches de mascara. La touche finale : des lèvres bien colorées et mates.

    Cette routine, je la fais pour plusieurs raisons: pour le regard des autres parce que à nu j’ai juste l’air malade, pour mes élèves car ça fait partie de mon déguisement de prof, pour mon p’tit mari qui kiffe me voir pomponnée avec des lèvres bien rouges. Mais aussi pour moi, parce que dans ma vie qui va à 100 à l’heure c’est un petit moment que je m’accorde rien pour moi. Et aussi parce qu’avec le physique fort ingrat que je me trimballe, si je ne fais pas un minimum d’efforts, j’aurais l’impression de ne plus avoir de respect pour ma personne.

    En tout cas je te trouve très sévère dans ton jugement sur ta personne 😦 mais j’adore l’idée que tu fasses des essais make-up devant ton cher et tendre !!

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    1. Tu me trouves sévère mais toi aussi tu parles de teint blafard (moi j’aimais bien ton côté « peau de rousse » en plus) et même de tartinage ! (: Faut croire qu’on est toujours plus sévères avec soi-même et qu’on remarque beaucoup mieux ses petits défauts.
      J’aime beaucoup ton rapport au maquillage quand tu le décris en parlant de ta mamy. C’est pas simple d’avoir un rapport détaché à tout ça et de pas se maquiller par culpabilité mais j’ai l’impression que quand on a ça en tête on peut faire la part des choses.

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  2. Yo,ma Belle,
    on se reprends😊
    vue ton dos nu ,ds tes précédentes fotos..j’aime😊
    ton visage..on ne s’aime pas forcément. .mais les autres nous vois differament.
    Tu te revendique comme étant 1 femme libre..alors « sois le »❤
    et quitte à être un tantinet..vieille France :la beauté intérieure. .?..c’est toi qui l’a.
    nelson😉

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    1. C’est gentil Isabelle.
      J’essaie d’être libre mais je crois que je suis parfois mon propre gardien. ): Peut-être qu’avec le temps ça ira mieux et que je serai plus consciente de ma beauté intérieure. Je garde ça à l’esprit pour le prochain jour où je complexe, c’est décidé !

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